lundi 25 mai 2009

Quelques semaines plus tard . .



































Je ne sais par où commencer tellement les mots restent coincés dans ma gorge.
Je pense sans cesse aux moments - émouvants , magnifique mais aussi terrible - que j'ai pu vivre durant cette semaine et les images affluents dans ma mémoire par centaine !!
C'est très dur de décrire les sentiments qui m'animent depuis mon retour , mais je vais faire au mieux.

Durant cette semaine , je -mais les filles seront surement d'accord avec moi- suis passée par des émotions complètement différente en très peu de temps.Lors de visite , l'étonnement a fait place à l'émotion puis à la tristesse.Comment rester indifférente devant une petite fille malade et sachant sa destinée ? Moi je n'ai pas pu..C'est d'ailleurs pour cela que certaine fois , mes larmes ont coulées..
Aussi , je ne peux pas comprendre comment un membre de la famille peut maltraiter son enfant , le violenter ou l'abandonner..

Tant d'incompréhension et de désarrois , mais qui m'ont permis de connaître réellement la vie là-bas , à plus de 4000 kilomètres.
Pour finir sur un point positif , je garde de ce voyage un merveilleux souvenir.Des sourires , des regards et beaucoup de tendresse..

ps : je vous fait partager quelques photos de moments inoubliables..

Manon pattein.

... un mois après notre retour ...


Pour commencer cet article ... 
voici quelques photos d'enfants tous plus mignons les uns que les autres ...



Un mois après, toujours motivée !

Bientôt un mois rentrée du Togo et heureusement encore tous ces souvenirs en tête !

J’ai été submergée de questions dès mon retour à Toulouse.  Mes amis, ma famille ont été très intéressés et ont souhaité partager mon expérience. Et j'espère avoir pu à tous leur apporter les réponses à leurs questions.

Plus le temps passe, plus je réalise que j’étais au TOGO, que c’est moi qui aie tout vu de mes propres yeux. J’ai encore du mal à réaliser la chance que j’ai eu.

Pour ma part j’essaie de partager au mieux mon expérience. J’ai fais une intervention en classe. J’ai partagé ma mission avec ma grande équipe, j ‘ai créé un carnet de bord, qui j’espère sera bientôt publié … et je compte aussi faire des intervention que ce soit pour sensibiliser les jeunes de 3° à notre cause ou bien les 4° au VIH-SIDA. Quoiqu’il en soit maintenant je fais souvent référence au Togo pour illustrer mes interventions.

Mes sentiments après un mois sont assez mitigés. Comment ne pas se sentir coupable de toute notre chance quand nous vivons dans un petit cocon protégé, alors qu’a 6H d’avion se trouve des jeunes luttant chaque jour ?  Néanmoins je suis tellement heureuse d’avoir participer à la mission et d’avoir pu rencontrer tous ces gens dont les 5 autres JA avec qui j’ai pu créer des liens et cela m’aide chaque jour, et cela me réconforte à l’idée de faire bouger les choses !

A chaque fois que je revois les photos, le voyage se déroule une nouvelle fois pour moi. Je suis de nouveau envahit par cette chaleur et mes émotions. Je vais de nouveau à la rencontre de chaque enfant et me raconte leur histoire, le meilleur moyen de ne jamais les oublier.

Un mois après, je réalise encore l’importance de cette expérience qui me permet pour une fois de donner aux autres, des exemples, des arguments concrets. Des choses que j’ai moi même vécues ! Quelque chose presque d’irremplaçable pour pourvoir atteindre le cœur des gens. Mais aussi je mesure l'épanouissement que cela m'a apporté. Et l'importance des témoignages de chaque personnes rencontrées.

Un mois après je réalise d’autant plus l’importance d’agir et la nécessité !  Je réalise les besoins de notre planète et des enfants. Je réalise l’importance des droits de l’enfant, qui malheureusement ne sont pas respectés partout. Et l’importance d’ouvrir son regard pour découvrir, apprendre, une autre culture, des besoins plus importants … presque un autre monde.

Un mois après cela me paraît encore comme si c’était hier et pour tant si lointain à la fois. Un mois après toujours prête à repartir. Un mois après toujours décidée à agir.

Si je devais faire un retour de la semaine, je commencerai par dire que le plus dur et le plus important pour moi fut l'hôpital, où nous avons vu des cas de malnutrition sévère. C'était une confrontation directe avec ce que malgré nous on essaie souvent de se cacher, mais à la fois c'était le chemin vers la guérison. Car si ces enfants sont présents ici c'est que d'ici peu de temps ils seront soignés ! Mais c'est aussi la confrontation à la réalité selon laquelle de nombreux autres enfants n'ont sans doute pas encore été dépistés ! Ensuite je dirai l'ONG espoir vie TOGO, et toute la journée sur la SIDA. Tant pour sa richesse en informations, que pour la richesse des rencontres. Je pense qu'il n'est plus besoin de conté notre rencontre avec Léoni. Ensuite je citerai aussi les jeunes de "à nous la planète" qui nous ressemble beaucoup malgré toutes les différences qui pourraient nous éloigner. Bien sur j'ai trouvé toutes les rencontres importantes mais sans doute celle la m'ont le plus marqué. 

Pour finir, j'aimerai partager, quelques informations qui m'ont marqué comme l'implication des jeunes dans la société (par exemple lors du gouvernement d'enfants) ou encore que tout n'est pas acquis et qu'il reste encore du chemin à faire !

Quelques photos et impressions d'un voyage hors du commun ... Un mois aprés

Déjà un mois que je suis rentrée... et pourtant .
Ma tête est toujours là bas.

C'est plutôt difficile d'écrire ce que je ressent, ce que j'ai vu .... ce qu'il faut que vous sachiez, ... Et pourtant il va falloir le faire !

Revenir d'un voyage comme celui-ci m'a transformé. J'ai appris tellement de chose en si peu de temps.

Avant de lire ce blog, et nos impressions à toutes les six, oubliez tout ce que vous pensiez savoir sur l'Afrique, sur ces pays où l'on raconte tellement de chose qui sont souvent fausses...

Donc moi, ce que je ressens maintenant, un mois après...

Déjà que le retour dans ma petite vie de campagne dans mon petit lycée a été assez dure. De retrouver ses amis qui ne comprennent pas pourquoi parfois on a besoin d'isolement. Et surtout trouver le comportement de ses proches décaler par rapport a ce qu'on a vécu durant une semaine. Puis se surprendre parfois à regarder les photos avec la larme à l'oeil ...
Mais je me suis adaptée, je fais tout pour vivre chaque jour sans oubliée qu'a 6000 km certains luttent chaque jour pour manger à leur faim, aller à l'école ...
Chaque jours a été une expérience unique, troublante et tellement magique.
.
.
Dés le premier jour sur le terrain, lorsqu'on a vu tous ces enfants du centre Terre Des hommes, qui ont tous été victimes de maltraitance, abus, négligence..., avec ce sourire, cette envie de vivre malgré tout. Ils étaient beaux, tellement touchants, on en oubliait parfois qu'ils ont vécu des choses atroces... Puis le repas, on ne parlait pas la même langue, et pourtant, on a tellement partagé. Rien que de voir leur sourire timide en nous regardant manger avec les doigts, puis lorsqu'ils comprenaient que nous n'avions pas l'habitude de manger du riz sans fourchette ils nous montraient avec leurs gestes, leurs sourires comment faire. Je n'oublierai jamais ces regards...
.
.
Puis l'après midi, cette rencontre avec ce Jeune : Anicet. 17 ans, enfant de la rue depuis 7 ans, il vit avec sa soeur et la protège. De voir ce jeune, de mon âge, qui faisait exactement les mêmes études que moi et qui m'a ouvert son coeur, m'a raconté son histoire, cela m'a réellement boulversé. Tous les jours, quand je prends le bus pour me rendre au lycée, je pense a lui qui chaque matin fait deux heures de marche pour aller au lycée (grâce a l'association, il peut y aller a vélo et ainsi revenir au centre manger le midi: 3h de vélo chaque jour ...)
.
.
Le lendemain, journée malnutrition. Riche en apprentissage. Et cela m'a donné tellement d'espoir. toutes ces mères qui viennent écouter les conseils des médecins pour permettre à leurs enfants de grandir sainement, toutes ces explications qui leurs sont donnés simplement...
Puis l'hôpital, un peu dure, même très dure a certains moment. Mais on savait qu'ils étaient pris en charge et que les enfants qu'on avait sous les yeux s'en sortiraient dans un mois ...
.
.
La journée VIH/Sida, fut pour mi l'une des plus riches en émotions. Il suffit parfois d'une seule rencontre pour bouleverser une vie entière. Ce fut le cas... Léonie. Elle a réussit a nous montrer qu'une personne peut faire tellement de chose; Et qu'avec de la persévérance, de l'espérance et du charisme on pouvait arriver a faire de grande chose.
.
.
Puis les écoles le jeudi, je retiens ce moment de complicité avec ce petit bou' au centre d'éveil, qui est tombé de sommeil au sens propre du terme! Petite frayeur quand je l'ai vu tombé puis petit pincement au coeur quand j'ai vu qu'il dormait et combien il était beau :)
.
.
Et le vendredi ... Debriefing !
Dernier jour avec le Staff donc bien sur un peu dure !
.
Je voulais juste préciser que les Togolais que nous avons rencontré on tous étaient incroyablement gentil et accueillant avec nous. Amina, Alex, Martin, George... tous plus gentil les uns que les autres. Et c'est certainement une des choses que je retiens :
.
.
Ce contact simple avec les autres. Cette joie de vivre, ces sourires sur tous ces enfants, sur toutes ces mères et sur tous ces visages.
.
.
Le Togo, tellement plus que vous pouvez l'imaginer. Un pays qui a du chemin a faire mais qui en a déjà tellement fait. toutes ces personnes méritent vraiment notre soutiens.
.
Et ce message, je vais le faire passer. Non seulement parce que je me suis engagée, mais parce que je réalise peu a peu ma chance d'être ici a taper sur mon clavier en France...
.
.
.
Unissons nous pour les enfants, pour eux ...
.
.
.
[Merci a L'unicef, a Valérie, et Hadrien puis tout le staff ... je n'oublierais pas, et je transmet chaque jour comme je peux ce que j'ai vécu ...]

dimanche 24 mai 2009

Arrêt sur image...un mois après...

Les murs du centre "Oasis" à Lomé, qui accueille les enfants victimes de maltraitances diverses, est recouvert de petites mains, souvenirs des enfants recueillis et aidés.

Plus loin, l'expérience du centre est traduite ainsi,
" donnez aux jeunes une raison de vivre,
donnez leur la paix "







Une mesure du périmètre brachial au centre de santé d'Attitogon



















ET DES MILLIERS DE REGARDS ET DE SOURIRES D'ENFANTS POUR QUI LE BONHEUR
EST QUELQUE CHOSE QUI SE PARTAGE SIMPLEMENT...


Retour sur la mission, un mois après...

Au prix de tant d'images difficiles, toujours à fleur de peau,
mon cœur ne daigne s'exprimer que par la poésie...
Voici trois poèmes que j'ai écrit



Égalité rêvée


Le même amour

Construit leur parcourt


Le même bonheur

Forge leur cœur


Les mêmes raisons

Acceptent leur pardon


La même lumière

Protège leur imaginaire


La même liberté

Assure leur gaité


La même joie

Efface leur effroi


La même paix

Exhausse leur souhaits


Les mêmes sourires

Admettent leurs désirs


La même solidarité

Édifie leur égalité


Les même rêves

Chaque nuits les enlèvent


Et pourtant,

Malheureusement


Seule la pénombre

Permet de les confondre


Wasted life


I'm only nine, I'm already alone

I must be just a child, but I lost my mum

I would shine so much but I can't, I'm a bum

Cause my innocence, my joy and hope are gone


I'm lost in the shadow of a street I can't understand

Used as a slave, treated as an animal

I dream secretly anybody can hear my call

But outside nobody listens and it's the end


For the pure mind and the cheerful child I was

For the bruised body and the tortured child I am

For the the wandering soul and the empty mind I am


Because nobody is allowed to ignore me

Cause everybody can do something for me

Please, please I'm a child, let me be a child


Enfant d'Afrique

C'est d'un coeur à jamais blessé,

Que provient la douleur d'une simple pensée...


J'aimerais t'offrir rien qu'une chance,

Et te sortir de ton silence...

Mais c'est dans ton regard,

Que va naître l'espoir,

D'un monde sans douleur,

D'un avenir prometteur.

Malgré toute ma détresse,

D'un clin d'oeil je t'ai fait la promesse,

Que t'aider est pour moi,

Ce que respirer est pour l'homme.


Même si je part avec peine et tristesse,

Tu m'a comblé de chaleur et de tendresse,

La simple évocation de ton prénom,

M'atteint au plus profond...


Mais comment oublier tes sourires,

Et tellement de souvenirs...


Le plus beau cadeau que l'on puisse me faire, c'est le sourire d'un enfant heureux...


Marion



mercredi 20 mai 2009

Petit échantillon de photos.


Après une bonne nuit de sommeil nous avons enfin pu apercevoir Lomé de la fenêtre de notre chambre (cf. photo). Rien d’exceptionnel pour un voyageur averti mais une découverte magnifique pour nous, la première de notre périple.








Une grand mère et sa petite fille, venues au centre médico-social d'Attitogon pour un dépistage de la malnutrition 18 jours après la mort de la maman.

L'image de cette grand-mère donnant le sein a une si petite fille pour la calmer alors qu'il ne produit aucun lait, restera a jamais gravée dans ma tête comme l'une des plus forte de ce voyage.










Une salle de classe togolaise.
Les éléves peuvent parfois être plus de 100 par classes au collége.

Et les maîtres sont souvent des bénévoles puisque le pays n'a pas formé d'enseignants depuis plus de 15 ans.








Les enfants du club à nous la planète qui s'engagent au Togo pour sensibiliser leurs pairs sur l'impact de l'homme sur notre planète, les enfants,...

Retour sur la mission de terrain un mois après

Je pourrais écrire des pages et des pages sur notre voyage au Togo, mais vous en avez déjà eu un aperçu à travers notre blogs, nos photos et puis bientôt une vidéo. Je voulais donc faire un petit retour à froid 3 semaines après notre retour.

Je ne pense pas que l’on ressorte le même d’une expérience comme celle-ci. On garde des séquelles (positives bien entendu ^^) et ce pour la vie.
Personnellement j’ai encore plus envie de m’engager pour chacune des personnes que j’ai rencontrées et qui se battent pour survivre.
Ca a été très dur pour moi de retourner dans mon train train quotidien, j’avais l’impression d’être parachuté dans un monde où chacun de mes mouvements me semblait inutile, anodin. J’avais envie de me sentir utile pour toutes ces personnes qui ont besoin de nous.
Pour cela quoi de mieux que d'en parler, parler et encore parler d’autant plus avec tout les moyens à notre disposition (internet, parole, écriture,…).

Ce voyage a été ponctué de nombreuses rencontres de personnes qui s’engagent pour les enfants comme Léonie de l’association espoir vie Togo qui mène un véritable combat pour que les enfants puissent avoir accès aux traitements antirétroviraux contre le SIDA, que les mères ne transmettent pas la maladie à leurs enfants,…
Mais aussi comme les jeunes d’A nous la planète (une ONG togolaise) qui ont le même rôle que les Jeunes ambassadeurs français, c'est-à-dire monter des projets pour informer et sensibiliser les jeunes et les moins jeunes sur l’état de notre planète, la situation des enfants dans le monde,…

Ce voyage c’est aussi des tableaux gravé à jamais dans ma tête comme celui d’une grand-mère en train de donner son sein à sa petite fille de 3 mois pour la calmer alors que sa mère est morte 18 jours plus tôt.
Ou encore celui d’enfants heureux, souriant, moqueurs,… malgré les traumatismes qu’ils ont vécus.

C’est aussi l’image des enfants qui agitaient leurs mains rayonnants de bonheur sur notre chemin parce que notre couleur de peau (blanche) représente l’Eldorado pour eux.

Sur place j’ai été très marquée par la chaleur des personnes que nous avons rencontrées. On nous a réservé des accueils dignes de princes alors que nous ne sommes que 6 lycéennes française engagées aux côté de l’Unicef.

Maintenant je peux dire du haut de mes 17 ans que j’ai vécu quelque chose d’extraordinaire : j’ai vu l’Afrique la vraie.
Pas seulement celle du JT de 20h, celle qui est occidentalisée, celle que l’on voit dans ces stations balnéaires pour touristes où les bidons-villes des alentours sont cachés par des palmiers et des panneaux publicitaires.
Mais celle où les africains grandissent, vivent et malheureusement meurent. Celle où ils apprennent, travaillent et dorment.
Celle où un enfant meure toutes les 30 secondes du paludisme, celle où les enfants souffrent de malnutrition quand nous souffrons d’obésité,…

Aujourd’hui je me sens investie d’une mission pour toutes ces personnes. Et comme une grande dame (Léonie) nous l’a dit « nous sommes leurs jeunes ambassadrices à présent » et ça j’essaye de me le rappeler tout les jours.

Si comme moi vous avez envie de faire bouger les choses, de faire vivre ces enfants, de les voir grandir, apprendre, manger,… comme bon leur semble alors : DEFENSE DE NE PAS AGIR !!

Engageons-nous ici pour construire un monde meilleur pour tous les enfants du monde.
Amandine

jeudi 14 mai 2009

Les Jeunes Ambassadeurs de l’UNICEF France en mission au Togo

TOGO- 25 avril 2009.
Chaque année le Comité national de l’UNICEF France organise un voyage de terrain avec une sélection de six jeunes ambassadeurs. Les Jeunes Ambassadeurs sont des jeunes entre 15 et 18 ans qui s’engagent à sensibiliser leurs camarades sur la situation des enfants dans le monde, à monter des projets dans leurs quartiers pour diffuser le droit des enfants ainsi qu’à animer des débats dans les écoles, collèges et lycées français pour inciter les autres jeunes à s’engager en faveur des enfants. Cette année le Togo est à l’honneur. Les six jeunes ambassadrices Eva, Léa, Manon, Marion, Amandine et Héloïse ont arpenté les routes et les pistes du Togo pour découvrir et comprendre les actions de l’UNICEF en matière de protection de l’enfant, d’éducation et d’équité de genre, de santé maternelle, de nutrition, de prévention et prise en charge du VIH/SIDA.

« Ils ont l’air tellement heureux et pourtant… »

« Quel accueil ! » s’exclame Manon en entrant dans la cour du Centre Oasis situé à Lomé et dirigé par l’ONG Terres des Hommes, qui accueille les enfants abandonnés ou victimes d’abus, de violence et d’exploitation. A peine les six ambassadrices ont-elles passé le seuil de la porte que les enfants sont venus spontanément les prendre par la main. Enthousiastes voire hilares les enfants ont commencé à bombarder de questions les jeunes ambassadrices. « Comment vis-tu chez toi ? Que manges-tu ? Que fais-tu après l’école? ». Le dialogue prend, les enfants écoutent, prennent la parole et surtout rient. Il aura fallu moins d’une heure aux enfants du centre pour faire danser les jeunes françaises l’Agbadja, une des nombreuses danses traditionnelles togolaises. En partant, Eva s’étonne « Ils ont l’air tellement heureux et pourtant ils sont tous victimes d’abus ou de violence ». Amandine, ajoute « Je ne m’attendais pas à ça ! ». « Moi non plus, renchérit Marion, je pensais qu’ils seraient tristes, renfermés et que ça serait très difficile d’établir un contact ! ». C’est le cœur serré que les six ambassadrices quittent le Centre Oasis.

« Comment est-ce possible qu’au XXIème siècle on manque de nourriture ? »

Le lendemain, au centre de réhabilitation nutritionnelle de l’Hôpital de Tokoin à Lomé, la tristesse a remplacé la gaieté de la première visite. Manon analyse « Même si on sait qu’une fois parvenus au centre, les enfants malnutris vont être pris en charge, c’est difficile de les voir si mal en point. Comment est-ce possible qu’au XXIème siècle on manque de nourriture? ». Marie, l’infirmière du centre de réhabilitation nutritionnelle, tente d’expliquer aux jeunes filles les causes de la situation. « C’est l’extrême pauvreté la cause principale. Au Togo 6 personnes sur 10 vivent en dessous du seuil de pauvreté. A la précarité s’ajoute le manque de connaissances des mères sur l’alimentation des nouveaux nés et des enfants. C’est pourquoi nous organisons chaque semaine des formations et des conseils aux mamans sur l’alimentation et la nutrition ». « Même si on sait qu’avec les aliments thérapeutiques et le lait thérapeutique, les enfants malnutris vont récupérer, c’est dur… » soupire Héloïse.

« Par la parole on peut sauver des vies contre le VIH »

Le troisième jour, voici les six jeunes ambassadrices au collège d’Agouè en banlieue de Lomé. Les jeunes pairs éducateurs togolais du Centre de Santé d’Agouè effectuent une sensibilisation dans une classe de 3ème. « Ce qui est surprenant, constate Marion, c’est qu’avec leurs parents ils ne peuvent pas parler de sexualité alors que chez nous on peut avoir des conseils facilement ». Les jeunes togolais, curieux de connaître les manières de vivre françaises mitraillent les jeunes filles de questions. « Avez-vous le droit d’avoir des petits amis ? Comment te protèges-tu du VIH ? As-tu déjà fait un test de dépistage ? ». Déboussolées, les jeunes ambassadrices tentent d’expliquer leur mode de vie, leur vision de l’amour, leur sexualité. Entre écoute sérieuse et rires nerveux, le message passe : utiliser le préservatif, effectuer le dépistage du VIH… La cloche du collège retenti. Les jeunes s’échangent les adresses emails heureux de pouvoir créer une relation à distance. « Ce qui est rassurant face au VIH c’est qu’on puisse tout de même sauver des vies de manière simple, conclut Léa, juste avec la parole ».

« Comment font-ils pour apprendre quelque chose dans ces conditions ? »

Le dernier jour, à peine arrivées dans la classe de CP1 de l’école de Hompou, une petite communauté près de la frontière béninoise, les jeunes ambassadrices s’étonnent de l’effectif des classes. « Ils sont 71 en classe de CP ! Comment font-ils pour apprendre quelque chose dans ces conditions ? » s’exclame Marion. Daniel, le directeur de l’école explique « Depuis que l’Etat a décrété la gratuité de l’école, nos effectifs ont beaucoup augmenté ! Grâce aux partenaires comme les ONG ou l’UNICEF qui nous aident à faire face à l’afflux en nous fournissant des tables bancs, des livres ou mêmes des latrines et des formations, nous parvenons tout de même à nous en sortir ».

« Il faut une prise de conscience collective »

Après une semaine sur le terrain, à la fois touchées par l’accueil et « les sourires » qu’elles ont reçus mais aussi indignées par la situation de pauvreté des populations, les six jeunes ambassadrices ne cessent de discuter et de s’interroger. « Quand on voit dans quelle situation les enfants vivent on se dit qu’il y a une injustice mondiale» dit Manon. « Il faut que les gens savent ce qu’il se passe, il faut informer tout le monde ! » ajoute Héloïse. « Mais surtout ce que j’ai appris c’est qu’une seule personne avec de la volonté peut bouger des montagnes ! Ca me motive ! » s’enthousiasme Léa. « Ce qui m’a le plus surprise, dit Eva, c’est que l’UNICEF ne se contente pas que de fournir du matériel. Il y a beaucoup de messages qui passent par la parole. Ce sont des choses simples qui peuvent sauver des vies ! Alors une vie ne tient parfois qu’à quelques mots ». « J’ai réalisé que seule une prise de conscience collective fera sortir le monde de cette situation, conclut Marion, et je compte bien participer et contribuer à cette prise conscience car c’est urgent ! ». Les six jeunes ambassadrices repartiront en France changées et motivées, conscientes que l’action de chaque individu compte pour améliorer la situation des enfants au Togo et dans le monde entier.
Hadrien BONNAUD
Chargé de communication
Unicef Togo

jeudi 7 mai 2009


Clairefontaine s'engage auprès des Jeunes ambassadeurs
parce que les enfants sont notre avenir.